Entre deux plongées à la gravière, il y a la semaine. Et cette semaine est particulièrement difficile à supporter, il ne fait plus que 15° en plein soleil et à l’abri du vent, alors, je me souviens. Je me souviens comment c’est l’été, quand il fait beau, qu’on vit au bord de la mer et que le seul bruit qui dérange ma sieste est celui des cigales ou des vagues et non pas celui des tractopelles qui creusent un trou tout droit direction l’Australie.
Aujourd’hui je ne sais pas pourquoi, mais mon attention est dirigée vers la réserve de Banyuls. Je me demande si tout y est toujours en ordre.
Il n’y a qu’un seul inconvénient à la réserve, c’est qu’elle est à Banyuls, elle est donc à presque une heure de bateau, on ne peut la rejoindre donc, que par beau temps et faible vent.
Il y a pourtant pleins d’avantages à ce site. D’abord, il est adapté à tous les niveaux. Pour y avoir fait mon deuxième baptême en mer, je me souviens de ce foisonnement de poissons de toutes les couleurs, de l’absence de vagues et de cette sensation unique de voir le fond depuis le bateau.
A la réserve, on n’y vient pas pour faire de la photo macro, mais pour apprécier le bal des poissons.
La famille de corbs locale vous suit durant toute la plongée.
Si vous ralentissez, elle peut vous conduire dans les détours de rochers pour rencontrer tout ses voisins.
Un peu plus loin, vous hésiterez à continuer à avancer, ne sachant pas par où passer sans déranger les bans de sars.
Si c’est l’heure du repas, vous pourrez observer des dentys en train de chasser leur repas de midi.
Les saupes, eux, sont tout le temps en train de manger.
Ils broutent en bans plutôt en troupeau en laissant derrière eux une trainée de sédiments en suspension.
Au détour d’un champ de gorgones, il est possible de croiser un crénilabre paon, il n’est pas difficile à reconnaître grâce à sa livrée colorée.
En pleine plongée, vous pourrez aussi faire une rencontre étonnante entre terrien, marin et extraterrestre, Bolinopsis. Homo palmus vient de publier un article sur ces créatures d’un autre genre. link
Avant de partir, vous n’oublierez pas d’aller saluer les symboles de la réserve, les mérous.
Ces poissons sont très intelligents, il a été rapportés que certains savent faire la différence entre les chasseurs qui ne font pas de bulles parce qu’ils sont en apnée (normalement) et les plongeurs qui font des bulles et qui ne sont là que pour les observer.
Ici, ils sont au calme, la pêche y est interdite. (Normalement)
Il y a même une réserve dite intégrale qui est complètement fermée. (normalement) la pêche, la plongée et la navigation y sont fermement interdite.
Je dis normalement, parce que, malheureusement, il n’est pas rare de voir, en pleine nuit des chalutiers tous feux éteints passer au milieu de la réserve. Alors bien sûr, le mérou de méditerranée est protégé et ne peux pas finir sur les étales, mais les autres…
Alors, en fin de compte, le plus compliqué à la réserve, c’est de faire sortir Homo palmus de l’eau.